Il est 21h 40 et nous venons de valider l’impression de nos trois albums photos. On a cru qu’on n’y arriverait jamais!
Il nous aura fallu presque 1 an pour trier, classer, mettre de côté et finalement sélectionner environ 300 photos sur les quelques 9000 que nous avons ramenées de ce périple de deux mois. Deux mois encore seront nécessaires pour les mettre en ligne. Voilà qui est fait! On peut y accéder soit par cette page, soit par l’onglet « albums photos » (Indonésie 2010/2011). Bon visionnage…..
Une fois de plus, tout a (re)commencé au salon de la plongée …. Nous sommes en janvier 2010 et étions à peine rentrés et pas encore remis de notre (grand) périple de plongée en Indonésie, la découverte des Raja-Ampat, les tombants de Bunaken, les créatures étranges de Lembeh, les plongées poubelles à Ambon, la variété de la faune et de la flore autour de la fameuse ligne de Wallace et toutes ces plongées Waooh que nous avons faites pendant trois mois. Cela aurait pu constituer le Tome I de nos voyages-plongée en Indonésie, mais nous ignorions à cette époque qu’il y aurait une saison 2.
Bref, nous voilà donc au Salon de la plongée où nous retrouvons Jérôme de Wallacea Dive Cruse et Alain (directeur de plongée sur le PaisubatuII, bateau sur lequel nous avons fait une superbe croisière) qui, après une bise et quelques échanges de nouvelles, nous annonce avec son œil malicieux : « il reste quelques places pour les Raja-Ampat à la fin de l’année …» . Vous avez dit Raja Ampat ? Fin décembre ? … Nos yeux pétillent, on se regarde … et hop, en ½ h, l’affaire est dans le sac. C’est décidé, nous passerons les fêtes de fin d’année en Papouasie !
Autant la préparation de notre premier voyage avait été assez fastidieuse, autant là, tout nous a semblé (presque) facile. Nous retournions en terrain connu, connaissons tout des formalités administratives, et en 3 clics, nous avions une idée de ce que nous allions faire : pas question de recommencer la galère de sortie de territoire pour renouveler notre visa, alors, nous ne resterons « que » 2 mois… s’agissait alors de l’organiser autour de la croisière aux Raja-Ampat.
1°) Alor : une destination réputée pour la richesse de ses sites de plongée et qui nous tentait depuis longtemps. Situé à l’extrême est des îles de la Sonde, au Nord du Timor, entre les mers de Flores et de Savu, l’archipel d’Alor est une des ultimes frontières d’Indonésie et difficilement accessible jusqu’à très récemment. Jérôme (encore lui !) nous en avait parlé l’an passé et nous avions enregistré dans nos favoris les coordonnées de Gilles, responsable de « Alor Divers »
En quelques mails nous avions tous les renseignements dont nous avions besoin pour faire ce « petit » stop à Alor. Restait à régler une petite question : comment ferons-nous pour rejoindre Sorong ?
Aller à Alor demande du temps (2 avions par semaine entre Bali et Kupang – Est Timor – puis Kupang /Alor en bateau),
mais en repartir pour rejoindre Sorong s’est avéré nettement plus compliqué. Pourtant, quand on regarde la carte, ce n’est pas très loin.
Et oui, « vol d’oiseau », ne veut pas dire « vol d’avion » ! Jugez-en par vous-même …
3 vols différents pour rejoindre Sorong, en combien de jours, combien de nuits d’hôtel … ? Combiner un séjour sur Alor avant d’aller aux Raja-Ampat devenait irréalisable (et relativement onéreux), à moins que … il nous fallait étudier une solution bateau.
2) Alor, Sorong avec Grand Komodo
Incroyable mais vrai, mais la solution nous l’avons trouvée (sinon, tout le baratin précédent n’aurait aucun intérêt !). Fin novembre, la plupart des compagnies de plongée sont déjà sur la Papouasie, (la saison commençant en octobre), mais nous avions entendu parler de bateaux qui naviguaient régulièrement dans la « Banda Sea ». Quelques recherches sur Internet et nous repérons un bateau de la société « Grand Komodo » qui fait le trajet Maumere/Sorong … aux dates qui nous intéressent.
Incroyable ! Maumere se trouve à une île d’encablure de Alor, nous serons donc récupéré au large d’Alor, 24 h après le début de la croisière. Le boat-stop nous n’avions jamais fait ! Avouons-le, le tarif de ce « transfert» est bien au-dessus de nos moyens : on tourne et retourne le problème dans nos têtes, mais, en négociant une petite réduc en tant qu’anciens clients (le Raja Ampat Dive Lodge où nous avons séjourné en décembre 09 appartient à la même société), un séjour réduit d’une nuit et bien évidemment ce que nous n’aurons pas à débourser en vols aériens ( entre 100 et 150 euros/p/vol), nuits d’hôtel … vous l’avez compris, en prenant ce bateau, nous faisons presque des économies ! Irrésistible … et voici le résultat …
Et ensuite ? … nous demandent Amélie et Guillermo, nos voisins de paliers qui tentent tant bien que mal de suivre le fil de l’histoire …
– « Et bien, sur le chemin du retour, nous irons quelques jours au détroit de Lembeh, nous avons trop envie d’y retourner et puis, il faut bien rentabiliser notre visa, non ? »
– » Finalement si nous comprenons bien, vous allez prendre un bateau à la place de plusieurs avions, faire des plongées à gogo au lieu d’investir dans un abonnement au club fitness du coin, éviter la dinde, le champagne … et tout ce qui va avec …. »
Annoncer que l’Indonésie est un pays situé sur une zone tellurique particulièrement sensible, marqué par ses nombreuses formations volcaniques en activité, ce n’est pas vraiment un scoop ! Tout au long de notre voyage, les volcans ont fait partie du paysage, nous les avons côtoyés de loin, avons marché sur des plages de sable noir, vu comment la lave était broyée, transformée pour de multiples usages comme les matériaux de construction (briques), les routes, les statues … et même les ustensiles de cuisine (mortiers et pilons par exemple), mais plonger au-dessus, en dessous ou à proximité des volcans, ça, nous ne l’avions jamais fait !
Une partie de notre séjour plongée sur le Paisubatu II (Wallacea) a été marquée par l’omniprésence des volcans. A l’extrême nord de Sulawesie, après une descente vertigineuse dans des canyons de toute beauté et un survol de coraux dans des eaux transparentes, nous voilà, tels des montagnards sous-marins, au pied du Mahengetang, un volcan sous-marin. Puis, en planant au ras du sol, nous débutons notre ascension, lentement, mètre par mètre, portés par l’apesanteur :
les récifs coralliens font place à des éponges colorées faisant penser à des champs de pâquerettes, la végétation change puis se raréfie laissant place à une sorte de sable brunâtre.
Arrivés au sommet, la température de l’eau augmente, des petites bulles sortent du sol à de multiples endroits, il ya de moins en moins de poissons : c’est quasi lunaire et on s’attend presque à voir des crevasses s’ouvrir sous nos yeux. Heureusement, ce n’est pas le cas !
Ailleurs, nous traverserons des paysages dépourvus de vie, où une coulée de lave scinde le décor en deux, telle une route bitumée.
Les formations géologiques sont étonnantes et nous avons eu parfois l’impression de survoler des vallées englouties, de trouver les restes des marches d’un amphithéâtre ou de civilisations antiques tant les blocs granitiques semblent façonnés comme des colonnes de temple …
Sortis de l’eau, nous prendrons un bain d’eaux chaudes (voire brûlantes) dans une petite crique et la nuit tombée, il n’est pas rare de voir le haut de la montagne rougeoyer… Impressionnant !