Pour compléter les écrits, voici des cartes, quelques commentaires et photos sur « Taka Bonerate » et « Wakatobi », deux archipels dont les noms nous ont fait rêver plusieurs mois avant le départ (voir du rêve …).
Taka Bonerate (littéralement « coraux empilés sur le sable ») est un parc national situé dans le nord-ouest de la mer de Flores. C’est le 3ème atoll du monde après Kwajelein dans les îles Marshall et Suvadiva dans les Maldives.
Nous y avons plongé 3 jours (dont les fameuses plongées sur Kaka Bia) mais c’est surtout la limpidité de l’eau et la taille de la faune accrochée (gorgonne, éponges …) qui nous ont impressionnés.
Par contre, nous avons été étonnés de ne pas trouver des eaux plus poissonneuses, mais on peut espérer que la politique de préservation des espèces mise en place depuis le classement de l’archipel en parc national portera ses fruits à moyen terme.
Sur Wakatobi, 3 jours de plongée, une douzaine de sites : peu de poissons encore, par contre la clarté de l’eau était au rendez-vous!
Nous nous sommes régalés, avons pris quelques photos dont voici un échantillon qui marquera plus que de grands discours.
Au matin du 2/10, le Tidak Apa Apa lève l’ancre : direction Ambon (îles des Molluques). 13 jours de mer pour arriver à destination et plus de 20 plongées.
Les côtes de Florès s’éloignent, petit à petit les îlots disparaissent et, à part les iles où nous accosteront pour plonger, nous aurons les flots pour seuls voisins … hormis quelques bateaux de pêcheurs rencontrés de-ci et de-là, les oiseaux, les dauphins et des poissons volants. Les téléphones et les connexions internet ne passent plus. Enfin seuls!
Bertrand et Nicole, fondateurs de Komodo Sailing et maîtres des lieux, nous font la présentation du bateau et des membres de l’équipage :
Le Tidak Apa Apa est un « phinisi »,, voilier traditionnel indonésien en bois de fer, fabriqué dans le chantier naval de Tanah Beru, près de Bira dans le sud de Sulawesi . C’est également de là que sont originaires les 3 membres de l’équipage, des hommes de la mer nommés des «orang-laut » : Kariono, le capitaine du bateau, Subandi, le chef cuisinier et Basri, le chef mécanicien.
Le bateau est aménagé avec goût et tout est nickel. Prévu pour 8 personne, l’espace est collectif, mais on est loin des couchettes que l’on trouve parfois sur certains bateaux de croisières : ici 4 lits à baldaquins, des serviettes, sarongs et paréos pour chacun, des sanitaires en commun avec vue sur mer, mazette !
Quant à la cuisine, chapeau au cuisinier qui se met en 4 pour nous concocter de bons petits plats à tous les repas : barracuda grillé, tartares de thon relevé au citron vert, gingembre et citronnelle, bouillabaisse indonésienne (soto madura, sauce bumbu), poulet curry sauce coco (kelaps), poulet frit (tenung bumbu), dorades coryphènes … et autres spécialités du, des chefs (car Bertrand met souvent la main à la pâte). Le nerf de la guerre !
Le temps passe vite, les jours se suivent et ne se ressemblent pas : plongées (3 par jour si on est sur site) et temps de navigation (2jours ½ d’affilée pour relier l’archipel des Wakatobi à Ambon) : dans ce cas, tout l’équipage ainsi que Bertrand et Nicole se relaient à la barre.
Pendant ce temps, nous on bouquine, rêvassons, trions nos photos, admirons les levers/couchers de soleil, regardons la mer … ou mettons à jour quelques textes. Quelle activité!
Fin de journée …. Les couchers de soleil sont sublimes,on se retrouve tous autour de la table à regarder les cartes de navigation,
Et puis, les questions existentielles : «alors, la prochaine plonge, on la fait où ? » « t’as vu quoi ce matin ? et ce truc là, ça s’appelle comment ? » …. On sort les bouquins, comparons nos paramètres, échangeons quelques blagues, finissons de remplir nos carnets de plongée …. et à 21h, comme les poules, pipi, les dents (pas pour les poules), dodo, et au lit. Demain, nous serons debout au lever du soleil, prêts à retourner à l’eau.
5/10 – Après 2 jours et 7 plongées sur l’archipel de Taka Bonerate, cap vers l’est pour atteindre un petit point sur la carte : Kaka Bia
Kaka Bia, tel est donc le nom de cet îlot, Bertrand et Nicole n’y ont jamais plongé, ils en ont juste entendu parler « allez-y, cela vaut le coup ». Découverte donc.
Notre arrivée est saluée par des dauphins qui semblent guider le bateau, tandis qu’au-dessus de nous des oiseaux effectuent des vols en piqué.
Il y en a tellement que la cime des arbres est toute blanche. Cela frétille et grouille de toute part : bon signe pour nous ! Pas d’âme qui vive, nous sommes isolés de tout.
Ah non, pas tant que ça, car voici 2 minuscules pirogues de pêcheurs qui semblent surgir de nulle part. Mais d’où viennent-ils donc ?
Pas le temps d’avoir la réponse, nous voici sous l’eau.
Et là, quelle surprise !
Nous voici dans le monde du gigantisme : tout d’abord des gorgones immenses, puis des éponges barriques toutes plus énormes les unes que les autres.
Accrochées à la paroi, ces éponges ont des formes incroyables : manches à air, masques, gramophones, haut-parleurs, bouches hurlantes …. On s’attend à ce que cela parle, crie, s’anime … mais non, seul le bruit de nos bulles est perceptible. Comment appeler cet endroit? » Grammophe Reef « , » La Voix de son Maître « ? …
Plus tard on nous expliquera que la grande quantité de goemond dû aux oiseaux pourrait expliquer le gigantisme de cette faune accrochée (production de nitrates). Cela serait à vérifier.
On se regarde éberlués, la visibilité est excellente, les fonds sont incroyablement intacts, on croise des bancs de thon de fort belle taille, les platax nous accompagnent pendant une bonne partie de la plongée, des tortues mangent tranquillement … nous n’en croyons pas nos yeux … c’est sûr, cette plongée là, restera gravée dans les annales! On se laisse porter, on profite du paysage. Pourquoi s’en priver!
Sur le haut du récif, pas mal de courant :
on se plante en drapeau pendant que défilent sous nos yeux des bancs de thon, d’anthias, de vivaneaux, de chirurgiens et bien d’autres ….Cela grouille!