Il est 21h 40 et nous venons de valider l’impression de nos trois albums photos. On a cru qu’on n’y arriverait jamais!
Il nous aura fallu presque 1 an pour trier, classer, mettre de côté et finalement sélectionner environ 300 photos sur les quelques 9000 que nous avons ramenées de ce périple de deux mois. Deux mois encore seront nécessaires pour les mettre en ligne. Voilà qui est fait! On peut y accéder soit par cette page, soit par l’onglet « albums photos » (Indonésie 2010/2011). Bon visionnage…..
Black sand *, nom d’une plongée dans le détroit de Lembeh qui résume à lui seul la caractéristique principale de la plupart des sites de Lembeh, à savoir le sable noir. On pourrait y ajouter : visibilité souvent inférieure à 10 m, plongées peu profonde, détritus en tout genre et …. une surprise par minute (voir « la moisson de Lembeh »).
Le temps d’arriver à un mètre du fond, invariablement la même question revient : « mais, qu’est ce qu’on fait là ? ». Masque contre le sable (enfin presque), palmes en l’air et palmage en « grenouille » afin d’éviter de soulever cette poussière fine qui réduirait la visibilité à 0, lampe allumée, on regarde, on ne voit rien, à part quelques algues qui donnent une tache de couleur dans cet univers sombre, une anémone perdue au milieu de nulle part, une vieille chaussure et quelques déchets tombés d’un bateau …
Puis, nos yeux s’habituent, nous réalisons que derrière la basket se cache une « rascasse ennemie » (tellement peu appétissantes que je les ai surnommées « hugly »), nous distinguons un poisson fantôme, apercevons un gobie qui à l’aide d’une crevette creuse inlassablement un trou (la crevette faisant office de « déblayeuse »)…
Les couleurs vives d’une crevette mantis pointant ses antennes attire notre regard : avec ses yeux toujours en mouvement, elle semble nous défier … Elle sort de son trou, va derrière un morceau de bambou, pointe à nouveau ses antennes … Jeu de cache cache, « je sais que tu m’as vue, mais là, je me cache … ah! tu es encore là ».
Quelques photos, presque faciles… On lève la tête et dans notre champ de vision apparait un poisson flûte confortablement installé sur une raie pastenague… et puis, plus rien ….
Notre guide s’est éloigné, on ne le voit plus …. mais on l’entend … un halo de lumière transperce l’eau. Il vient de dénicher un poulpe qui a choisi comme habitat … une bouteille sans doute tombée d’un des nombreux bateaux qui sillonnent le détroit …
Demain, ce poulpe-coco (tel est son nom), ira trouver refuge dans une noix de coco ou dans tout autre receptacle dans lequel il pourra se cacher. Quelques mètres plus loin voici un hippocampe orange se laisse bercer par le va-et-vient du courant, un dragonnet se détache du fond gris grâce à ses écailles bleues, une flabelline rose fushia se balance tranquillement sur une algue. Cela n’arrête pas. Les flash crépitent… de vraies stars!
Attention aux batteries qui se vident, à la buée qui commence à se former. Gardons un peu d’énergie pour ce magnifique poisson-lime que nous n’avions jamais vu.
Le temps d’amorcer la remontée, deux poissons crapaud plantés sur leurs nageoires semblent nous attendre.
85′ … on remonte. Dans deux heures, on recommencera, 300 m plus loin, encore du sable gris noir où d’autres surprises nous attendent.
* Très étonnement, cette plongée se nomme aussi « Rojos » ce qui, vérification faite, veut dire « Rouge » en espagnol.
Les deux jours passés sur le détroit de Lembeh lors de notre croisière sur le Paisubatu en 2009, nous avait laissés sur notre faim : il fallait y revenir …
C’est donc au Lembeh Divers Lodge que nous avons terminé ce périple de deux mois. Rob, le propriétaire de ce resort situé à la pointe du détroit, et fan de la plongée « muck-dive », propose à ses clients un forfait incluant un bungalow, un bateau avec guide privé, plongée illimitée … Un luxe!
Ce concept de forfait permet presque des plongées « à la carte »… « Heu, voyons, … j’aimerai bien voir un frog-fish (poisson grenouille), le « long-arm ocotups » ainsi qu’une seiche flamboyante, le ponthohi et encore … et encore …. » . Insatiables ! Les guides connaissent mieux que personne les fonds de ce détroit (voir Black Sand) et leur aide est précieuse pour dénicher une multitude d’espèces rares, de petites tailles qui jouent avec de leur mimétisme pour se fondre dans l’environnement.
Pendant 10 jours, à raison de 4 plongées jour souvent supérieures à 90’, nous avons pu voir plus d’espèces que nous l’aurions imaginé. Nous sommes loin bien sûr, d’avoir tout vu, mais voici la liste non-exhaustive de la moisson que nous avons récoltée :
Crevettes (empereur, thor, taureau, boxer, tigre, ir, thor, crevette péricliménès toasensis, péricliménes magnifique, crevette de corail fouet, crevette de crinoïde …)