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13/10/09 – Ambon, ville portuaire
Après 2 jours ½ de mer, nous voici au large d’Ambon, capitale des Molluques. L’équipage est fatigué, mais content d’avoir mené le Tidak Apa Apa à bon port. Contrairement à Labuan Bajo, Ambon est une vraie grande ville, dont nous apercevons l’étendue depuis le bateau … et de nuit. Les lumières sont denses et s’étalent sur les collines.
Au réveil, une première surprise : ce que nous pensions être le port, se résume à une dizaine de chalutiers colorés.
Nous ne savions pas encore que le « vrai » port était de l’autre côté de la passe.
L’eau est … douteuse … un peu huileuse, des sacs et détritus de toutes sortes dérivent à la surface. Bienvenue dans le monde des humains. Rien de vraiment très engageant…. Allez, on y va, il paraît que nous allons être étonnés. Evidemment, on fait confiance, on n’aura qu’à prendra une bonne douche après la plongée. Et là, effectivement, pour une surprise, c’est une surprise : le site se nomme Twilight zone, la 4ème dimension, et nous voici dans une véritable décharge municipale (moins les odeurs. Hé, hé y’a des avantages à respirer avec un détendeur !) : pneus, bouteilles, sacs à main, portefeuille (vide malheureusement), chaussures, carcasse de voiture, vélo … bref, tout ce qu’on peut trouver dans un port. Bertrand et Nicole ajustent leurs yeux de lynx et, armés de ce qui ressemble fort à un piquet de tente, commencent à gratouiller.
On oublie très vite l’environnement et voici devant nos yeux des poissons feuilles, des poissons démons, des poissons scorpions, des rascasses dindons.
Dans un pneu se nichent 2, 3, 4, 5 …. murènes, murènes œil blanc, murènes léopard (nid d’abeille), murènes à long nez. Là un crabe zébra, ici un crabe orang-outang,
plus loin des dragonnets, des crevettes boxer,
des oursins de feu,
des serpentines, une mini-seiche, une belle pieuvre et une grosse seiche, des poissons pégase, des poissons vaches,
des poissons porcs-épics….
Devant nous passent une cinquantaine de platax, des bancs de poissons rasoirs et un autre très impressionnant de silverslide. Il y en a tellement qu’on a du mal à se voir… on ne se voit plus. Au dernier moment, nous tombons sur un hippocampe :
il est gros, chevelu, marron, mal peigné ….
Mais on le distingue bien. N’en jetez plus, on demande grâce ! La faune à de quoi manger, de quoi se loger. Alors, pourquoi s’en priver !!!
En fin d’après-midi, nous débarquons en ville. Ouh là là : il y a du monde, beaucoup beaucoup de monde, du bruit, des odeurs, des voitures, des embouteillages, des pots d’échappement. La ville quoi !
Nous grimpons dans un pousse-pousse (les taxis du coin), il se fraye sa route avec habilité : les notions de priorité, cela n’existe pas, la notion du plus fort, oui ! Ils font la course, c’est un jeu, le premier arrivé sera payé un peu plus. Bonjour les mollets ! Je serre un peu les dents, ferme les yeux …. Pas eu le temps de prendre des photos, dommage ! L’hôtel « moderne » propose une connexion Wifi, l’ADSL n’est pas arrivé jusqu’ici, c’est sûr. Plane-plane, c’est pas la peine de s’énerver…
Nous attendrons nos beignets de crevettes dans une salle de restau kitch à souhait où une chanteuse tente de nous séduire avec des mélopées vaguement années 70. Cela oscille entre la musique balloche de guinguette et le thé dansant. C’est drôle à mourir.
Retour à nouveau en pousse-pousse au milieu des bars à karaoké et des bordels…. Un port quoi ! On devine le marché de nuit, la foule qui s’y presse … pieds dans la vase pour remonter sur l’annexe (encore une fois, vive les crocks), retour sur le bateau. Demain, lever à 5 h, heu non, 4 h : nous n’avions pas réalisé que nous avions franchi un fuseau horaire. Le concours de chant des muezzins nous aurait de toute façon réveillés, on se serait cru en pleine ligue des improvisations !
De Labuan Bajo à Ambon sur le « Tidak Apa Apa »
Au matin du 2/10, le Tidak Apa Apa lève l’ancre : direction Ambon (îles des Molluques). 13 jours de mer pour arriver à destination et plus de 20 plongées.
Les côtes de Florès s’éloignent, petit à petit les îlots disparaissent et, à part les iles où nous accosteront pour plonger, nous aurons les flots pour seuls voisins … hormis quelques bateaux de pêcheurs rencontrés de-ci et de-là, les oiseaux, les dauphins et des poissons volants. Les téléphones et les connexions internet ne passent plus. Enfin seuls!
Bertrand et Nicole, fondateurs de Komodo Sailing et maîtres des lieux, nous font la présentation du bateau et des membres de l’équipage :
Le Tidak Apa Apa est un « phinisi »,, voilier traditionnel indonésien en bois de fer, fabriqué dans le chantier naval de Tanah Beru, près de Bira dans le sud de Sulawesi . C’est également de là que sont originaires les 3 membres de l’équipage, des hommes de la mer nommés des «orang-laut » : Kariono, le capitaine du bateau, Subandi, le chef cuisinier et Basri, le chef mécanicien.
Le bateau est aménagé avec goût et tout est nickel. Prévu pour 8 personne, l’espace est collectif, mais on est loin des couchettes que l’on trouve parfois sur certains bateaux de croisières : ici 4 lits à baldaquins, des serviettes, sarongs et paréos pour chacun, des sanitaires en commun avec vue sur mer, mazette !
Quant à la cuisine, chapeau au cuisinier qui se met en 4 pour nous concocter de bons petits plats à tous les repas : barracuda grillé, tartares de thon relevé au citron vert, gingembre et citronnelle, bouillabaisse indonésienne (soto madura, sauce bumbu), poulet curry sauce coco (kelaps), poulet frit (tenung bumbu), dorades coryphènes … et autres spécialités du, des chefs (car Bertrand met souvent la main à la pâte). Le nerf de la guerre !
Le temps passe vite, les jours se suivent et ne se ressemblent pas : plongées (3 par jour si on est sur site) et temps de navigation (2jours ½ d’affilée pour relier l’archipel des Wakatobi à Ambon) : dans ce cas, tout l’équipage ainsi que Bertrand et Nicole se relaient à la barre.
Pendant ce temps, nous on bouquine, rêvassons, trions nos photos, admirons les levers/couchers de soleil, regardons la mer … ou mettons à jour quelques textes. Quelle activité!
Fin de journée …. Les couchers de soleil sont sublimes,on se retrouve tous autour de la table à regarder les cartes de navigation,
Et puis, les questions existentielles : «alors, la prochaine plonge, on la fait où ? » « t’as vu quoi ce matin ? et ce truc là, ça s’appelle comment ? » …. On sort les bouquins, comparons nos paramètres, échangeons quelques blagues, finissons de remplir nos carnets de plongée …. et à 21h, comme les poules, pipi, les dents (pas pour les poules), dodo, et au lit. Demain, nous serons debout au lever du soleil, prêts à retourner à l’eau.
1/10/10 – Komodo
Notre départ étant retardé d’une journée (le temps que les membres de l’équipage du Tidak Apa Apa rentrent de chez eux où ils ont fêté la fin du Ramadan), nous allons donner nos premiers coups de palme dans le parc de Komodo avec Dive Komodo, un club tenu par Greg, un australien: 2 plongées où nous avons rencontrés plusieurs requins
des coraux sublimes,
une eau cristalline dans laquelle sont amarrées quelques goélettes de croisière, du courant (c’est connu sur Komodo),
de la faune en pagaille,
de la flore en grande quantité … Mais, quelques images seront sans doute plus appropriées que des beaux discours.
Arrêt dans une petite crique, le temps de faire un plongeon pour les uns et un baptême pour les autres (en cadeau, ils ont même eu droit à la visite d’une manta !).
Komodo, c’est comme les bonnes choses, une fois qu’on y a gouté, on a envie d’y revenir ! Nous avons été mis en appétit, alors le verdict est tombé : il faudra que nous y retournions, c’est sûr !
1/10 – Labuan Bajo (île de Flores)
1/10 – Bali, c’est Bali …. L’Indonésie c’est autre chose …
1 heure d’avion depuis Denpassar suffit pour nous propulser dans un autre monde : d’une île à l’autre, nous passons progressivement de la forêt luxuriante à une nature beaucoup plus ingrate, sèche, aride et, d’un prime abord, pauvre.
L’arrivée dans la capitale de Flores (Labuan Bajo) nous fait la même impression
fini les boutiques regorgeant de tissus, de fringues, de fruits et légumes, le côté mercantile et touristique, place aux petites échoppes, le marché aux poissons et ses mouches, l’unique supermarché (où l’on trouve quand même à acheter un téléphone), là une « torréfaction » artisanale, là un étal où se bagarrent en duel quelques fruits ou légume… De nombreux « bémos » (sorte de « cars rapides », pour qui connait l’Afrique) vous emmènent d’un endroit à l’autre de l’artère principale pour 2000 roupies (soit à peine 15 cents !). Ici, le monde n’a que très peu évolué, les souvenirs sensoriels de l’enfance ou de nos voyages de routard remontent à la surface. Autre monde, autre temps.
Nous apercevons quelques clubs de plongée (normal, nous sommes aux portes du parc de Komodo, réputé pour ses spots sous-marins magnifiques et … ses varans), prenons nos quartiers dans LE cyber-café dont nous enverrons quelques nouvelles et aussi prendre connaissance du gros tremblement de terre qui vient de frapper l’île de Sumatra. Nous n’en avions pas entendu parler : l’Indonésie, c’est grand, très grand, les phénomènes telluriques sont fréquents et surtout, nous sommes de l’autre côté de la faille.
Le chant du muezzin retenti, suivi bientôt comme en écho par 1, puis 2, puis 3 autres. Bienvenue en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde ! Nous apprendrons par la suite qu’il est obligatoire de déclarer la confession religieuse sur l’acte de naissance à l’état civil, au même titre que le nom ou le sexe. Par défaut, tout nouveau-né sera musulman.
Au port, nous grimpons dans un petit canot, et Bertrand nous conduit directement vers notre « boat sweet home », le « Tidak Apa Apa » (ce qui signifie « ça va, y’a pas de problème …»).
En fait, nous ne serons que 7 à bord pour effectuer cette traversée : Kariono, le capitaine du bateau, Subandi le cuistot, Basri, le chef mécanicien, Nicole et Bertrand (les maîtres des lieux et créateurs de Komodo Sailing) et nous deux. Royal ! (voir Apa Apa).
Les marques sont vite prises et nous nous endormons comme des bébés sur le pont,
sous les étoiles, la lune et les haubans, bercés par le clapotis de la mer.
Au réveil nous aurons droit à notre premier lever de soleil sur « la rade » de Labuan Bajo. Mémorable!
30/09 – Boat sweet home
mai à Aout 2009 : l’entre-deux
Mai 2009
départ dans 3 mois. Pour l’instant, nos lectures se limitent à des notices de matériel, les livres sur la photo (technique et faune sous-marine), un guide sur l’Indonésie (quand même) et de nombreuses consultations Internet sur ce pays multiculturel au passé fortement marqué par la colonisation hollandaise.
La cagnotte s’étant petit à petit étoffée, nous investissons dans du matériel photo (achat de lentilles grand angle et macro). On s’y croit déjà …. nous nous surprenons à envisager l’organisation des sacs (enfin ceux que nous devrions mettre en soute). Sans rire! « Ah bon, tu vois ça comme ça toi? Moi, je pensais plutôt qu’il serait mieux de prendre ceci ou cela… ». Alors, n’y tenant plus, les palmes commençant sérieusement à gigoter au fond de nos sacs, nous voilà chez Ultramarina et achetons une semaine de plongées illimitées à Marsa Shagra (Egypte).
Faut bien tester le matériel, non? On perd pendant le séjour un masque et un couteau, un appareil photo est tombé en carafe (heureusement c’est le « petit »), un détendeur nous a fait des misères (pourtant il sort de révision), la batterie d’un phare ne tient pas la durée annoncée. Bon, nous devrons retourner chez Fadis, au vieux campeur etc….
A notre retour, nous pouvons constater nos modestes progrès en photo, mesurer la nécessité impérieuse d’adapter nos masques (essai de verres à notre vue insatisfaisant – ah la vieillerie!), rectifier nos listes de matériel, revoir notre organisation de bagages etc…. Rien de tel que la pratique.
Reste une question insoluble: le poids. Devrons-nous prendre des stabs conçues spécialement pour les voyageurs (> à 2kg) et oublier les nôtres si confortables mais pas vraiment légères?
Début Juin : patatra. Nous apprenons que Christiane de Froggies (Manado) a pris sa retraite rapidement et qu’elle a cédé son club. Bien égoïstement notre première pensée est « qu’en est-il de notre lettre de sponsorisation »? Nous craignons de devoir tout remettre en cause et d’avoir à modifier nos plannings. On élabore les plans les plus fous, reprenons cartes et calendrier en attendant d’en savoir plus. Peut-être allons-nous être obligés de faire cette sortie de territoire que nous voulions tant éviter (coût, temps …). Courriers rapides et sympas avec Beny qui reprend la gestion de Froggies: il ne pourra pas nous faire cette lettre d’accréditation. Cette nouvelle tombe en même temps qu’un message de Jérôme (Wallacea) qui nous rapporte le cas d’amis qui ont eu leurs passeports « gardés » par les autorités locales pendant 10 jours … et le fameux coup de tampon leur en a coûté 100 euros par personne. Il faut changer nos plans c’est sûr! … et calculer très exactement à quelle date nous devrons sortir d’Indonésie, sinon nous serons bons pour 2 sorties de territoire! En examinant le calendrier, nous ne voyons qu’une seule période possible (partir avant la fin d’expiration du visa de 2 mois) et rentrer moins d’un mois avant notre retour en France (car à l’aéroport, on ne peut obtenir que des visas valable un mois)[1].
Yes !!! c’est OK pour la croisière et nous trouvons un A.R Manado-Kuala Lumpur par Air Asia pour le prix défiant toute concurrence de 40 euros/personne. 2 jours à Kuala Lumpur et nos problèmes de visa seront réglés. Pourquoi se compliquer la vie?
Et oui, préparer un voyage cela donne des émotions, sinon ce ne serait pas drôle. Résultat, notre calendrier est tout chamboulé mais de nouvelles possibilités s’offrent à nous: nous allons avoir 2 fois 10 jours de « libre » en Sulawesi, alors pourquoi pas aller faire un petit tour à Tukangbesi (Resort proche des Wakatobi) ou aux îles Banghaï ou Toggian. Une carte[2] s’impose, quelques renseignements supplémentaires aussi.
Juillet : départ dans 2 mois. Tout semble se précipiter. La liste de « choses à faire » s’allonge au lieu de diminuer. L’angoisse (rires)….. Nous achetons le minuscule ordinateur (1,1 kg) que nous pistions sur le net depuis 2 mois[3] (trop mignon) et le vendeur de la Fnac nous donne le nom d’un logiciel photo gratuit et performant à télécharger (the gimp).
Prise de contact avec Ikandive (club de plongée sur Bali dont nous eu les meilleurs échos) : mêler plongées et visites cela ne s’improvise pas et, nous sommes tous pareils les plongeurs, nous aimons bien savoir entre les mains de quelle structure nous allons nous retrouver. Ce n’est pas pour rien que les forums existent ou qu’un site comme bmpp est si précieux. Non, non … on ne fait pas de pub!
Passage à l’ambassade pour obtenir nos visas, mais nos photos ont mystérieusement disparues (tombées dans la voiture, glissées entre les fauteuils en cuir de l’ambassade????), nous sommes bons pour faire ½ tour et … revenir un autre jour. Question démarches : visite médicale à la consultation « voyage à l’Hôpital Saint-Antoine » – vraiment très bien, des tas de conseils pertinents et ciblés en fonction des destinations de chacun. En l’occurrence, pour nous, pas besoin de vaccination pour la fièvre jaune, mais prévoir typhoïde, Hépatite A et B + traitement palu. On apprend qu’il y a recrudescence de la dengue …. faire donc attention aux moustiques dès que nous serons à terre [4].
L’été avance lentement, et après la frénésie de ces derniers mois, le train-train quotidien reprend le dessus, nous ne sommes pas encore partis. Paris se vide, se met au rythme des vacances, nous profitons des belles lumières du soir, et contemplons le vol des oiseaux migrateurs, les hirondelles qui plongent en tir groupé et les ébats amoureux des pigeons ramiers. La construction du blog n’avance pas ….
20 Aout (S-3) : en route vers le consulat (pour la 4ème fois). Celle-ci sera la bonne!
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[1] Cela parait un peu compliqué comme ça, mais il suffit de relire « entrer en Indonésie » dans la rubrique « petits détails pratiques ».
[2] – voir la rubrique « un peu de géographie »: Carte de Sulawesi
[3] Voir la rubrique « matériel »
[4] Voir la rubrique « petits détails pratiques » – conseils santé
On n’a pas toujours aimé … Komodo Sailing (Indonésie)
Contact : Bertrand
Comment l’avons-nous connu? Au salon de la plongée (Paris janvier 2009).
Ce qui nous a séduits :
– l’idée du convoyage de son bateau-plongée d’un point à l’autre de l’Indonésie. En fait, Bertrand (dont le bateau est basé à Bira – Sud-est de Sulawesi) joue avec les saisons et fait une partie de sa saison sur Bali, Komodo (avril à fin septembre) pour aller ensuite sur la Papouasie (divers circuits de novembre à fin janvier) Notre projet initial était de faire le retour (Sorong – Sulawesi) fin janvier
– le bateau : peu de monde (maximum 8 plongeurs), simple mais sympathique.
– la rapidité, la réactivité des échanges
– Bertrand nous réserve les billets d’avion intérieur auprès de son agence locale (sans supplément)
Ce que nous allons faire :
– une partie de son trajet aller : Lubuanbajo – Ambon via Komodo, Bonerate, Wakatobi
– une croisière sur Raja Ampat (depuis Sorong)
Plus d’informations : http://komodosailing.com/
Voir également :
– l’article « De Labuanbajo à Ambon sur le Tidak ApaApa » et le CR mis en ligne sur BMPP
– le compte-rendu relatif à la croisière plus décevante aux Raja Ampat
(mise à jour en février 2010)