Avril 2014 – Voici une semaine que nous sommes à Banda Neira et, si il y a un ustensile que nous n’avons pas prévu dans nos bagages, c’est le parapluie. Même le poisson crapaud que nous trouvons au pied de notre chambre ne nous donne pas les prévisions météo!
Effet de l’équateur, le temps est changeant et le ciel passe en quelques minutes de bleu à noir, chargé de lourds nuages qui crèvent en des pluies torrentielles d’une force incroyable. Et cela peut durer …
Apparemment, la saison sèche n’est pas encore là !
Cela fait la joie des enfants qui sautent en criant sous l’eau, improvisent des jeux de glissade sur l’herbe mouillée ou sur le carrelage.
Dans la rue les échoppes abattent une bâche plastique en attendant que ça passe.
Quant à nous, quitte à être sous l’eau, autant y aller franchement. Nous enfilons nos blocs et rendons visite aux poissons.
Ces jours là, on met l’objectif macro et allons sur les sites « muck-dive » où, malgré un manque de luminosité, notre guide Toby n’a pas son pareil pour dénicher les « little stuff », crevettes, crabes, nudibranches et autres minuscules choses n’échappant pas à son œil exercé et acéré.
Nous irons plonger sur les tombants où la visibilité peut atteindre 50 m quand le soleil semblera s’installer pour quelques heures.
Là, nous nous immergerons dans « le bleu des Banda »…
Alor, à l’extrême Est de l’archipel de Flores (Indonésie)
Les 15 jours que nous avons passés à l’Eco Resort de plongée Alor Divers sur l’île de Pentar (Archipel d’Alor) ont été au-delà de tout ce que nous avions imaginé : 7 bungalows cosys enfouis dans les arbres, distants de quelques mètres d’une grande plage de sable blanc, des spots de plongée qui vont se révéler surprenants, variés, colorés …. et surtout pas un bruit ! Quel luxe !
Vue sur les bungalows de Alor Divers (Indonésie)
Une pirogue à balancier permet de rejoindre le bateau à moteur ancré à une centaine de mètres du bord et, pour accentuer cette sensation d’être au « bout du monde », loin de toute civilisation, pas de journaux, pas d’infos, pas de cancans, pas de nouvelles, un réseau téléphonique succinct, une connexion internet pour l’instant très aléatoire … Avouons-le, cela ne nous a pas manqué ! Certes, nous comptions sur internet pour finaliser les derniers détails de la suite de notre voyage et faire des transactions bancaires (sans compter la banque qui ne comprend pas que nous ayons quelques difficultés à envoyer un fax ou autre document), notre famille qui attend des nouvelles, des photos, le blog qui reste en rade, la newsletter qui ne partira pas…. Pas de connexion? Tant pis, on s’en passera et, que les plus férus de nouvelles technologies soient rassurés, Pantar devrait être relié à la toile d’ici quelques mois.
Alors, nos préoccupations se sont cantonnées à se renseigner sur l’heure des marées, le sens et la force du courant, l’heure et le lieu de la prochaine plongée …. Irons-nous plonger sur le sable à la recherche de créatures étranges comme le poisson scorpion rhinopias, le poisson fantôme, le poisson crapaud, les hippocampes, les crevettes et crabes de toutes sortes …. ou, va-t-on se laisser dériver sur des tombants couverts de gigantesques éponges barriques, d’anémones, de crinoïdes, de gorgones multicolores, de corail fouet, de coraux mous ou durs où l’on trouve une faune aussi diverse que variée …. Grave question métaphysique !
Pseudocerus bifurcus (ver flat – Alor Islands)
Nudibranche Nembrotha rutilans et flabelilna exoptata (Alor Islands)
Car, avec une vingtaine de spots situés dans le détroit de Alor accessibles en moins d’1/2 h, le house-reef que l’on peut explorer à volonté, il y a l’embarras du choix. Gilles, qui connait tous ces endroits comme sa poche, s’est fait un malin plaisir de nous les faire découvrir. Il n’y a qu’à se laisser porter.
Sites de plongée à Alor Islands (Alor Divers)
C’est sans doute là que nous avons vu les tombants les plus colorés et les plongées sur le sable black, gris voire rose, nous ont réservés de belles surprises: pour exemple, le jour où, pendant que l’un de nous photographiait un joli crabe de corail (moins d’un cm), il se déroulait une bagarre étonnante entre deux gost pipe fish alors qu’un troupeau de mobulas (petites raies mantas) tournait au-dessus de nos têtes …
Lutte entre 2 poissons fantômes (Alor Islands – Indonésie)
Ne parlons pas du jour où nous contemplions des « sea-apple » (un animal de la famille des oursins qui nous était totalement inconnu), un violent courant s’est levé nous obligeant à nous accrocher pendant 10 minutes au corail avant de pouvoir regagner la surface. Waooh ….
Pendant 15 jours nous avons plongé et replongé depuis le bateau, depuis la plage, le matin très tôt, au coucher du soleil ou de nuit, nous avons profité de ce silence et de cet environnement simple et sauvage, nous avons savouré la cuisine de Lenya mitonnée subtilement avec légumes, poissons, herbes et épices fournis par le village (dont l’étonnante mangue-coco un fruit endémique de la région), nous nous sommes baignés et avons barboté en compagnie du rire des filles de Gilles et Lenya.
Le Temukira, un des bateau de la flotte de Grand Komodo (Indonésie)
Et puis, au matin du 15ème jour, un bateau pointe son nez dans la baie, nous mettons toutes nos affaires de plongées dans une caisse et, c’est en maillot de bain que nous montons dans la pirogue qui nous conduira directement sur le Temukira avec qui nous effectuerons la traversée de la mer de Banda et rejoindre 15 jours plus tard Sorong (Papouasie Nouvelle-Guinée) ….