Faire un stage de photo sous-marine, cela nous titillait depuis longtemps. Voilà qui est fait …
le contexte ? une croisière-nord en Egypte avec Blue-Lagoon.
avec qui ?
Claude Ruff, un photographe qui non seulement pratique avec passion et talent (énorme) cette discipline, mais également prend plaisir à transmettre son savoir, son expérience, ses p’tits trucs dans le cadre de stages. D’une générosité sans borne, nous avons profité au maximum et sans vergogne de ses enseignements.
Nous étions 7 stagiaires, avec un seul Reflex sur le groupe, tous d’un niveau différent que cela concerne la connaissance de la photo, la pratique de la prise de vue sous-marine et expériences de plongée … A nos questions et demandes diverses, Claude a toujours été disponible, que ce soit pendant les séances de travail collectives ou de façon moins formelle autour d’un café ou autre …. A aucun moment nous ne nous sommes sentis largués parce que nous ne maitrisions pas telle ou telle notion, et là, chapeau au pédagogue.
Résultat des courses ? Ha, ha … la question est cruelle. Avouons le, jusqu’à maintenant nous nous servions toujours de nos Canon G9 en mode « automatique », tout en sachant que ces appareils offrent bien d’autres possibilités que nous n’avions jamais utilisées et que avons découvertes au cours de cette semaine.
Osant passer en mode « manuel », nous avons fait des photos floues, surexposées ou trop sombres, mal cadrées le plus souvent. Equipés de flashs externes (un flash TTL Ikelite DS 160 pour aller sur le caisson Ikelite et un un flash SeaLife SL 961 à fibre optique pour mettre sur le caisson Canon dédié au G9), nous en avons testé la manipulation sous l’eau (orientation, intensité ….) . Bref, 99,99% des photos à jeter, mais on pouvait s’y attendre,le plus important étant que nous sommes arrivés à franchir le pas du « tout manuel » qui nous semblait réservé aux pros.
Cerise sur le gâteau : un cours sur le traitement d’images en fin de semaine, et oui, Claude est informaticien de métier, il faut le savoir. Nous avons abordé des notions essentielles comme apprendre à lire ses images, les analyser avant de les reprendre, percevoir le sens de lecture, modifier un cadrage afin de mettre un sujet en valeur. Et là, y’a pas photo: connaître un tant soit peu les possibilités qu’offre un logiciel de retouche d’images, ne suffit pas. L’œil d’un photographe, cela ne s’invente pas !
ci-dessous, 2 exemples de recadrage : modification du sens de l’image et « remise à flot du niveau de la mer »
L’idéal bien sûr, aurait été de pouvoir prolonger cette semaine en retournant à Marsa-Shagra, notre lieu de prédilection de plongées en autonomie, appuyer encore et encore sur le déclencheur, tourner les mollettes de réglage de l’appareil…
Se défaire de ses automatismes (sans jeu de mots) et reprendre tout à zéro, appréhender les notions de base de la photo (cadrage, règle des 1/3 …), se confronter aux notions de vitesse, de diaphragmes … (« Et toi ? Tu es en diaph 8 ? Bien sûr, qu’est-ce que tu crois ? »), sans oublier l’essentiel, la mesure de la lumière et au final, c’est fou ce que nous avons appris. Régresser pour faire des progrès et, s’il pensait nous dégoûter, c’est raté, on n’a envie que d’une chose, c’est de recommencer! Au bout d’une semaine, nous obtenons quelques clichés que nous osons montrer au groupe.
La croisière-Nord : nous étions 8 (Claude y compris), un nombre idéal pour la taille du bateau et le propos du stage. Un vent à décorner les bœufs nous a empêché d’aller sur les sites prévus (http://www.blue-lagoon.fr/media/carteSite/Croisiere.html) et, plusieurs plongées sur épaves ont été annulées.
Nous avons pu quand même faire le Ghiannis D, une épave très photogénique, comme l’atteste le cliché pris par Claude (voir ci-dessous).
Devoir gérer à la fois sa plongée (malgré les excellents briefings et les superbes dessins de Hossein, notre guide) et faire ses essais photos, tenait parfois de la gageure, et nous a sans doute empêché de profiter des sites. Mais dans l’ensemble, une chose est sûre, nous préférons le Sud et ses tombants, malgré de beaux jardins de corail par certains endroits.
Des plongeurs qui prennent des photos, nous en avons rencontrés souvent, des photographes pas vraiment. Il y a une différence essentielle entre « faire de la photo » et « prendre des photos », la deuxième catégorie engrangeant des images (qui ne sont pas forcément mauvaises) qui permettront de montrer au retour « ce qu’ils ont vus », leurs photos de voyage. Le photographe sous-marin va montrer en un cliché l’émotion que l’on peut ressentir quand on est sous l’eau, exprimer la profondeur par des dégradés de bleu, la taille d’une épave par l’angle de vue ou le plongeur qui se trouve devant…- Là, on s’incline devant un tel savoir faire !
Ces photos d’art expliquent à elles-seules ce que nous plongeurs pouvont éprouver lors d’une plongée. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles nous nous sommes abonnés à la revue AquaMonde et aimons ouvrir et réouvrir les livres de photos sous-marine.
Pour conclure, quelques photos de l’ambiance de cette semaine vraiment réussie.
Merci à vous 2 d’avoir été de la partie… et merci pour les éloges à mon sujet : je ne sais pas si c’est mérité… mais ça fait du bien 😉
Bises
Claude