16-10 – Poisson-coffre
055 39S, 124 500 E une plongée waouh !
Là, vous voyez, sur la route d’Ambon, il y a un point sur la carte, O55 39 S, 124 500 E, un minuscule îlot, on peut s’y arrêter et voir comment c’est. Cela vous dit ? ». C’était deux jours avant de quitter l’archipel des Wakatobi ( Wangiwangi,Kaledupa,Tomia, Binonko) et nous savions que nous aurions plus de 2 jours de navigation avant de relier Ambon.
Evidemment, l’idée de jouer les explorateurs nous tente, car toute plongée est forcément une découverte : courant ou non, visibilité ou non, sable ou tombant, poissons ou non, petits ou gros, gorgones, laminaires, éponges ou anémones … il y a toujours une certaine part de surprise. Là, elle sera totale, personne n’ayant aucune information sur cet îlot.
Nous voilà donc sous l’eau et sommes tout de suite approchés par des bancs de thon dents de chiens mesurant près d’un mètre : ils ne nous quitteront pas de toute la plongée. Les platax sont énormes, les bancs de carrangues se succèdent, là un gros napoléon majestueux, là un requin, partout ça grouille, ça frétille dans le bleu. L’eau est limpide, les coraux sont intacts, les éponges scintillent, les gorgones sont géantes… Cela respire la santé. Voilà où se cachent les poissons que nous cherchions aux Wakatobi !
Il y a du courant, nous ne prolongeons pas le spectacle …. celui-ci sera privé, nous n’avions pas pris nos appareils. « On ne traîne pas, il y a de la route à faire ». C’était la pause pipi autorisée par le capitaine.
Remontés sur le bateau, nous disons « Waouhh ! »
Sites de plongée Taka-Bonerate
Sites de plongée sur Wakatobi
15/10 – Poisson-clown
14/10 – Chez Froggies
13/10/09 – Ambon, ville portuaire
Après 2 jours ½ de mer, nous voici au large d’Ambon, capitale des Molluques. L’équipage est fatigué, mais content d’avoir mené le Tidak Apa Apa à bon port. Contrairement à Labuan Bajo, Ambon est une vraie grande ville, dont nous apercevons l’étendue depuis le bateau … et de nuit. Les lumières sont denses et s’étalent sur les collines.
Au réveil, une première surprise : ce que nous pensions être le port, se résume à une dizaine de chalutiers colorés.
Nous ne savions pas encore que le « vrai » port était de l’autre côté de la passe.
L’eau est … douteuse … un peu huileuse, des sacs et détritus de toutes sortes dérivent à la surface. Bienvenue dans le monde des humains. Rien de vraiment très engageant…. Allez, on y va, il paraît que nous allons être étonnés. Evidemment, on fait confiance, on n’aura qu’à prendra une bonne douche après la plongée. Et là, effectivement, pour une surprise, c’est une surprise : le site se nomme Twilight zone, la 4ème dimension, et nous voici dans une véritable décharge municipale (moins les odeurs. Hé, hé y’a des avantages à respirer avec un détendeur !) : pneus, bouteilles, sacs à main, portefeuille (vide malheureusement), chaussures, carcasse de voiture, vélo … bref, tout ce qu’on peut trouver dans un port. Bertrand et Nicole ajustent leurs yeux de lynx et, armés de ce qui ressemble fort à un piquet de tente, commencent à gratouiller.
On oublie très vite l’environnement et voici devant nos yeux des poissons feuilles, des poissons démons, des poissons scorpions, des rascasses dindons.
Dans un pneu se nichent 2, 3, 4, 5 …. murènes, murènes œil blanc, murènes léopard (nid d’abeille), murènes à long nez. Là un crabe zébra, ici un crabe orang-outang,
plus loin des dragonnets, des crevettes boxer,
des oursins de feu,
des serpentines, une mini-seiche, une belle pieuvre et une grosse seiche, des poissons pégase, des poissons vaches,
des poissons porcs-épics….
Devant nous passent une cinquantaine de platax, des bancs de poissons rasoirs et un autre très impressionnant de silverslide. Il y en a tellement qu’on a du mal à se voir… on ne se voit plus. Au dernier moment, nous tombons sur un hippocampe :
il est gros, chevelu, marron, mal peigné ….
Mais on le distingue bien. N’en jetez plus, on demande grâce ! La faune à de quoi manger, de quoi se loger. Alors, pourquoi s’en priver !!!
En fin d’après-midi, nous débarquons en ville. Ouh là là : il y a du monde, beaucoup beaucoup de monde, du bruit, des odeurs, des voitures, des embouteillages, des pots d’échappement. La ville quoi !
Nous grimpons dans un pousse-pousse (les taxis du coin), il se fraye sa route avec habilité : les notions de priorité, cela n’existe pas, la notion du plus fort, oui ! Ils font la course, c’est un jeu, le premier arrivé sera payé un peu plus. Bonjour les mollets ! Je serre un peu les dents, ferme les yeux …. Pas eu le temps de prendre des photos, dommage ! L’hôtel « moderne » propose une connexion Wifi, l’ADSL n’est pas arrivé jusqu’ici, c’est sûr. Plane-plane, c’est pas la peine de s’énerver…
Nous attendrons nos beignets de crevettes dans une salle de restau kitch à souhait où une chanteuse tente de nous séduire avec des mélopées vaguement années 70. Cela oscille entre la musique balloche de guinguette et le thé dansant. C’est drôle à mourir.
Retour à nouveau en pousse-pousse au milieu des bars à karaoké et des bordels…. Un port quoi ! On devine le marché de nuit, la foule qui s’y presse … pieds dans la vase pour remonter sur l’annexe (encore une fois, vive les crocks), retour sur le bateau. Demain, lever à 5 h, heu non, 4 h : nous n’avions pas réalisé que nous avions franchi un fuseau horaire. Le concours de chant des muezzins nous aurait de toute façon réveillés, on se serait cru en pleine ligue des improvisations !
13/10 – Tout est bon pour se trouver un nid
De Labuan Bajo à Ambon sur le « Tidak Apa Apa »
Au matin du 2/10, le Tidak Apa Apa lève l’ancre : direction Ambon (îles des Molluques). 13 jours de mer pour arriver à destination et plus de 20 plongées.
Les côtes de Florès s’éloignent, petit à petit les îlots disparaissent et, à part les iles où nous accosteront pour plonger, nous aurons les flots pour seuls voisins … hormis quelques bateaux de pêcheurs rencontrés de-ci et de-là, les oiseaux, les dauphins et des poissons volants. Les téléphones et les connexions internet ne passent plus. Enfin seuls!
Bertrand et Nicole, fondateurs de Komodo Sailing et maîtres des lieux, nous font la présentation du bateau et des membres de l’équipage :
Le Tidak Apa Apa est un « phinisi »,, voilier traditionnel indonésien en bois de fer, fabriqué dans le chantier naval de Tanah Beru, près de Bira dans le sud de Sulawesi . C’est également de là que sont originaires les 3 membres de l’équipage, des hommes de la mer nommés des «orang-laut » : Kariono, le capitaine du bateau, Subandi, le chef cuisinier et Basri, le chef mécanicien.
Le bateau est aménagé avec goût et tout est nickel. Prévu pour 8 personne, l’espace est collectif, mais on est loin des couchettes que l’on trouve parfois sur certains bateaux de croisières : ici 4 lits à baldaquins, des serviettes, sarongs et paréos pour chacun, des sanitaires en commun avec vue sur mer, mazette !
Quant à la cuisine, chapeau au cuisinier qui se met en 4 pour nous concocter de bons petits plats à tous les repas : barracuda grillé, tartares de thon relevé au citron vert, gingembre et citronnelle, bouillabaisse indonésienne (soto madura, sauce bumbu), poulet curry sauce coco (kelaps), poulet frit (tenung bumbu), dorades coryphènes … et autres spécialités du, des chefs (car Bertrand met souvent la main à la pâte). Le nerf de la guerre !
Le temps passe vite, les jours se suivent et ne se ressemblent pas : plongées (3 par jour si on est sur site) et temps de navigation (2jours ½ d’affilée pour relier l’archipel des Wakatobi à Ambon) : dans ce cas, tout l’équipage ainsi que Bertrand et Nicole se relaient à la barre.
Pendant ce temps, nous on bouquine, rêvassons, trions nos photos, admirons les levers/couchers de soleil, regardons la mer … ou mettons à jour quelques textes. Quelle activité!
Fin de journée …. Les couchers de soleil sont sublimes,on se retrouve tous autour de la table à regarder les cartes de navigation,
Et puis, les questions existentielles : «alors, la prochaine plonge, on la fait où ? » « t’as vu quoi ce matin ? et ce truc là, ça s’appelle comment ? » …. On sort les bouquins, comparons nos paramètres, échangeons quelques blagues, finissons de remplir nos carnets de plongée …. et à 21h, comme les poules, pipi, les dents (pas pour les poules), dodo, et au lit. Demain, nous serons debout au lever du soleil, prêts à retourner à l’eau.