08/11 – Fusilliers en piqué
Début novembre : retour vers Bunaken (Sulawesi Nord)
Début novembre : après 13 jours en mer au pied des volcans dans le nord de Sulawesie, nous sommes de retour à Bunaken (réserve naturelle située au large de Manado), plus spécifiquement chez « Froggies », un club où nous nous installons petit à petit, y prenons nos habitudes, y laissons des bagages inutiles et y revenons après un saut de puce ici ou ailleurs.
Depuis quelques jours le temps change, l’air se charge en humidité, le ciel est souvent gris.
Imperceptiblement nous avançons vers la saison humide, peut-être plus tôt que nous l’avions prévu, et la pleine lune ainsi que les grandes marées grandes marées ont une incidence certaine sur les conditions de plongées: des courants changeants, plus forts qu’à l’habitude, une mer plus incertaine.
C’est également à cause des changements de saison que nous avions prévu de faire notre voyage d’ouest en est et d’aller sur la Papouasie à partir de novembre.
Début novembre, deux mois déjà… le temps file. Nous sommes aux 2/3 du voyage avec l’impression qu’il y aurait tant à faire, à voir, à découvrir encore et encore.
Le 10, notre visa ne sera plus valable, nous devons donc sortir d’Indonésie et nous envolerons donc à Kuala-Lumpur pour le faire renouveller (enfin nous allons essayer car Air Asia vient d’annuler un de nos vols!). Nous nous sommes installés dans un rythme de 2 à 3 plongées par jour (pour Marco), le reste du temps étant surtout consacré au tri des photos, l’écriture et la mise en ligne des articles, souvent ébauchés au cours des plongées.
Essayer de tenir le rythme, même si c’est très prenant …. parfois trop, mais il faut s’y tenir, sinon on sera complètement débordés et dépassés (au moins cinq articles en retard).
L’île de Bunaken, nous ne l’avons vue que du bateau, peu de ballades à terre car ici on ne se déplace qu’à pied (il faut compter 1h 1/2 par des petits chemins à travers la forêt pour atteindre le village le plus proche). Tout arrive par la mer, se décharge et se transporte à dos d’homme, quelque soit la taille, le poids… en s’aidant parfois des moyens du bord.
C’est du large également que nous pouvons mesurer à quel point la religion est présente ici, comme partout d’ailleurs en Indonésie.
Peu de mosquées, le Nord de Sulawesie est principalement chrétien (plus protestants que catholiques parait-il): il y a des églises partout et les grandes croix plantées à flanc de montagne sont signes de présence humaine.
7/11 – Joli coussin, non ?
06/11 – Rose bonbon
05/11 – Face à face impromptu
04/11 – de nuit, sur une gorgone
03/11 – taille maxi : 1 cm
Sur le Paisubatu II, des plongées volcaniques
Annoncer que l’Indonésie est un pays situé sur une zone tellurique particulièrement sensible, marqué par ses nombreuses formations volcaniques en activité, ce n’est pas vraiment un scoop ! Tout au long de notre voyage, les volcans ont fait partie du paysage, nous les avons côtoyés de loin, avons marché sur des plages de sable noir, vu comment la lave était broyée, transformée pour de multiples usages comme les matériaux de construction (briques), les routes, les statues … et même les ustensiles de cuisine (mortiers et pilons par exemple), mais plonger au-dessus, en dessous ou à proximité des volcans, ça, nous ne l’avions jamais fait !
Une partie de notre séjour plongée sur le Paisubatu II (Wallacea) a été marquée par l’omniprésence des volcans. A l’extrême nord de Sulawesie, après une descente vertigineuse dans des canyons de toute beauté et un survol de coraux dans des eaux transparentes, nous voilà, tels des montagnards sous-marins, au pied du Mahengetang, un volcan sous-marin. Puis, en planant au ras du sol, nous débutons notre ascension, lentement, mètre par mètre, portés par l’apesanteur :
les récifs coralliens font place à des éponges colorées faisant penser à des champs de pâquerettes, la végétation change puis se raréfie laissant place à une sorte de sable brunâtre.
Arrivés au sommet, la température de l’eau augmente, des petites bulles sortent du sol à de multiples endroits, il ya de moins en moins de poissons : c’est quasi lunaire et on s’attend presque à voir des crevasses s’ouvrir sous nos yeux. Heureusement, ce n’est pas le cas !
Ailleurs, nous traverserons des paysages dépourvus de vie, où une coulée de lave scinde le décor en deux, telle une route bitumée.
Les formations géologiques sont étonnantes et nous avons eu parfois l’impression de survoler des vallées englouties, de trouver les restes des marches d’un amphithéâtre ou de civilisations antiques tant les blocs granitiques semblent façonnés comme des colonnes de temple …
Sortis de l’eau, nous prendrons un bain d’eaux chaudes (voire brûlantes) dans une petite crique et la nuit tombée, il n’est pas rare de voir le haut de la montagne rougeoyer… Impressionnant !
03/11 – Bunaken, ça décoiffe au poteau !
Il fait chaud aujourd’hui, le temps est humide, le ciel se couvre, devient noir et, en 2 minutes il se met à pleuvoir, ce n’est qu’une simple averse tropicale (bien que nous soyons à l’équateur). Le changement de saison est perceptible, mais pour nous, cela ne change pas grand-chose, nous sommes prêts à attaquer la 2ème plongée de la journée et c’est sûr, nous allons être mouillés! La mer est calme, l’eau est claire, les premiers fonds sont prometteurs, les poissons sont au rendez-vous. Cool.
Descente tranquille récif main gauche, récif, disons-le, qui très vite se révèle découpé, plein d’anfractuosités, ce qui signifie des tas de petites niches où nous chercherons ce qui s’y cache. Au détour d’une pointe, à l’ombre du tombant, l’eau se trouble et se refroidit subitement, nous passons en quelques secondes de 30,8° à 27°. Notre guide enfile rapidement sa cagoule, juste le temps pour nous de constater que les poissons ont changé de sens : les voilà tous la tête en bas, les bancs se resserrent, se densifient, se multiplient. Il y en a de plus en plus qui, d’un seul « homme » attaquent ce qui pourrait ressembler à une chorégraphie bien orchestrée.
Deux pas à droite, et un à gauche, en avant puis en arrière, tournez la tête de face, montrez-nous votre plus beau profil, remontée de quelques mètres face au tombant et descente en piqué.
En fait, ils ne sont ni plus ni moins, tout comme nous, embarqués dans des courants changeant de direction, descendants ou ascendants. On prend une deux photos à la volée, mais filons de plus en plus vite, nous nous collons le plus près de la paroi, au loin un requin,
puis deux autres plus proches, une tortue qui remonte à la surface,
une autre qui s’avance vers nous … on inspire un bon coup afin de l’éviter et nous voilà repartis. Oups là là … ça file encore plus vite … on se croirait aux commandes d’une Formule 1 … attention à la patate de corail qui arrive, là devant nous une éponge barrique, gling gling … un napoléon sur notre droite et toujours ces nuées de fusilliers, papillons, chirurgiens.
Y’a pas grand-chose à faire, juste se laisser porter, surtout ne pas lutter, gérer nos stabs pour ne pas se laisser entrainer vers le bas, s’assurer que tout va bien pour l’autre, mettre les appareils photos à l’abri,et profiter du paysage. On entend le bruit du bateau suiveur, c’est rassurant … mais pas le temps de cogiter, on arrive à la pointe du récif, alors il faut anticiper le virage et coller au plus près de la paroi. Vlan ! surprise, on est stoppé net dans notre élan, le courant est contraire… et nous voilà reparti dans l’autre sens …. cela dure 20 bonnes minutes, bringuebalés dans tous les sens vers le haut, vers le bas, en avant ou en arrière …
Nous finirons notre « Washing machine dive » complètement rincés!