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Récits de nos voyages
31 03 2014 – Embarquement pour les îles Banda
Direction les îles Banda (archipel des Molluques) … Pas d’avion (ou seulement quand le pilote se réveille, et dans ce cas le retour est parait-il assuré!), c’est donc en ferry que nous rejoindrons Banda Neira, un ancien comptoir aux épices que nous avions découvert lors de notre voyage en 2010. Nous avions été séduits et rêvions d’y retourner.
Les ferry indonésiens n’ont pas bonne réputation et nous avions toujours pris le soin de les éviter. Sachant qu’il y aurait énormément de monde, nous sommes arrivés sagement 2 heures avant le départ du bateau comme nous l’avait conseillé l’agence auprès de laquelle nous avons pris nos billets. Au vu du monde qui déjà s’entasse dans ce qui fait office de salle d’attente, nous ne le regrettons pas.
A l’entrée du port, pendant que nous négocions avec notre chauffeur à qui incombait de payer la taxe d’entrée (ce qu’il refusait de faire), un porteur surgit et s’installe d’office dans le taxi. Sans que nous ayons eu le temps de dire ouf, nos sacs sont débarqués et là, il nous réclame une somme astronomique (le prix d’un restau à 2). Impossible de discuter : notre méconnaissance de la langue et surtout notre statut évident de touristes ne nous met pas en position favorable. Résignés et un peu furax nous acceptons finalement le prix, et, affublés de nos énormes sacs de plongée et de nos non moins gros sacs photos, nous ne sommes pas mécontents de trouver un siège pour s’assoir, sinon, nous aurions fait comme beaucoup d’autres … se poser sur le sol.
Des familles entières sont installées, certains dorment, d’autres mangent. Le voyage sera long pour certains. Depuis quand sont-ils là, où vont-ils ? Une chose est sure, c’est que contrairement à nous, ils n’auront pas eu les moyens de se payer un billet 1ère classe.
Quel bruit ! cela grouille de partout. Les vendeurs ambulants circulent parmi les allées encombrées et vendent l’un de la nourriture (sans doute du riz) emballée dans des feuilles de palmier et des boissons plus ou moins fraiches, l’autre des magasines, des toiles plastifiées qui serviront sans doute à s’allonger sur le sol du bateau…. Les enfants courent, jouent, crient et font les stars devant nos appareils photos avec leurs ballons kitch achetés à l’entrée.
Il fait chaud, il fait moite. Rester vigilants sur nos bagages bouclés à double tour avec des rizzlans, nos sacs, nos poches : les pickpockets sont partout et forcément agiles. On range l’appareil photo, on attend, on observe, on répond aux sourires que nous font les enfants …
Avec 4 heures de retard, le bateau arrive enfin : il n’a pas l’air trop pourri. La foule se lève, les porteurs courent, c’est à qui sera le premier pour attraper un des énormes colis qui sera débarqués. Les marchands se précipitent, il y a les voyageurs qui arrivent, il y a ceux qui partent. Combien de personnes voyagent dans ce ferry ?
Sagement, Marco propose de ne surtout pas se précipiter : nous avons un n° de cabine, et cela ne sert à rien d’aller se perdre dans cette cohue où chacun joue des coudes. Mais notre porteur en a décidé autrement. Il attrape nos sacs et se fraye un chemin dans cette fourmilière. Tant bien que mal nous le suivons : ne pas perdre de vue nos sacs ! Plus on approche du bateau, plus la foule se densifie. Je serre la main de Marco : ce genre de situation m’angoisse. Nous donnons nos billets, payons le porteur et commençons l’ascension de la passerelle.
La 1ère vision de l’intérieur du bateau est saisissante : nous traversons des allées de lits superposés déjà occupés. On dirait un dortoir de prison tel qu’on en voit dans certains films américains. 4ème, 3ème classe ? C’est assez glauque et inutile de préciser qu’il n’y a pas l’ombre d’un seul visage occidental à cet étage. Finalement nous arrivons à l’étage des cabines first class… et récupérons la clé de notre cabine.
Là, le porteur se retourne vers Marco et lui réclame son dû. Cela va durer pratiquement ¼ d’heure, de gueulantes, d’insultes…. Nous avons déjà payé, pas question de recommencer. Heureusement qu’un indonésien se mêle de la discussion et demande au porteur de vider ses poches. Il en sort nos deux beaux gros billets … au milieu de petite monnaie. Finalement, nous réglons le problème en nous enfermant dans la cabine jusqu’au départ, laissant le porteur face à une porte close.
Notre cabine ? La notion de 1ère classe n’est pas la même que chez nous : il y a une télévision sans antenne (surprenant tout de même de trouver une télé), les lampes n’ont pas d’ampoule, quant à ce qui sert de salle bain … nous y pénétrerons que pour le strict nécessaire.
Deux heures plus tard, nous mettons le nez dehors pour acheter quelque chose à se mettre sous la dent : nous n’avons pas entendu l’appel pour le diner (mais y en a-t-il eu seulement un ?). Le bateau démarre enfin, laissant tout le monde s’installer pour la nuit. J’aurai voulu prendre quelques photos, mais cela aurait été provocateur, limite indécent. Laissons les mots raconter le film.
31 03 2014 – Charme désuet d’un ancien domaine colonial
30 03 14 – A chaque âge son lavabo …
Ambon …. ici, on mange avec ses doigts. Du coup, dans tous les lieux de restauration, il y a des lavabos adaptés à la taille de chacun. Ingénieux et pratique ….
30 03 2014 – En attendant le ferry, mademoiselle pose
29 93 2014 – Cyclo-pousse, le meilleur des taxis (Ambon)
On a même essayé …
Plongée contemplative (Raja Ampat)
6h30, détroit de Dampier, les yeux encore pleins de sommeil, nous voilà sous l’eau à Blue-Magic un site réputé : il fallait donc être les premiers !
Visi moyenne … les appareils sont restés sur le bateau … rien d’autre à faire que de contempler le paysage et ses (nombreux) habitants.
Depuis que nous sommes arrivés, je n’ai pas eu envie d’écrire et puis là …, le processus se met en route. Quelques fois l’esprit s’envole à des milliers de kilomètres, des années en arrière, et puis, petit à petit, la réalité, l’instant présent prend le dessus. Je nous regarde … à quoi pense mon voisin ?
A droite, des barracudas se pressent, des petits, des gros, parfois solitaires, souvent en bancs. On s’observe tranquillement, ils continuent leur route. A droite ce sont des bancs de carrangues grises argentées qui elles aussi tracent leur chemin. Vers où ? Mystère de la nature. En dessous, au dessus, …. Il y en a partout. C’est pire que le métro à l’heure de pointe !
Au loin, Marco finit sa nuit. Il est allongé sur le dos, le visage vers la surface et semble dormir sous les fusiliers jaunes et bleus. Lui non plus n’a pas pris son appareil, lui aussi contemple. Je souris intérieurement. A quoi pense-t-il ?
J’aperçois Agnès, les bras croisés… Elle aussi semble assoupie au milieu de toute cette frénésie et agitation animale. A quoi pense-t-elle ? A la nouvelle vie qui l’attend en Nouvelle-Calédonie où elle part travailler dans quelques mois au sein de la population kanake? A la croisière que nous avons faite ensemble ? Je rêve ou quelqu’un chante sous l’eau ? Et d’où viennent ces grognements ? Un plongeur dérangé par tant de vie ?
Gling , gling … le son de la maracas de notre guide résonne et nous sort de nos pensées. Il pointe le doigt dans le bleu. Suivez mon regard, semble-t-il nous dire. Un requin gris s’avance lentement, fait un tour et repart dans le bleu. On le salue et tirons notre révérence. Déjà, nos regards se tournent vers d’autres directions et croisent un majestueux napoléon ainsi que quelques couples de platax qui nagent à contre-sens, viennent vers nous et nous accompagnent pendant un moment.
Gling gling … sous un rocher se niche un requin tapis, le wobbegong, espèce endémique des Raja Ampat. On aperçoit sa queue entortillée, sa tête garnie de franges reste invisible, enfouie dans le rocher. Un requin nourrice squatte son espace. Ces deux là ont l’air de cohabiter sans problème. Crise du logement? Il faut dire qu’il y a du monde ici !
Il n’est pas inintéressant d’aller également jeter un coup d’œil dans les anfractuosités des rochers. Là, se trouvent les petites espèces, les nudibranches, les crabes, les crevettes, les squilles vertes et bleues dont les yeux ressemblent à des phares des anciennes mobylettes.
Le courant est léger, on se laisse porter doucement. Je plante mon crochet dans un trou et regarde le spectacle. Cinémascope gratuit. Yehh ! Profitons-en, nous sommes à Blue Magic.
Gling gling … des thons approchent. Ils sont énormes ! Tout comme les mérous aux grosses joues, les carangues, les ludjians. Et ne parlons pas des perroquets à bosse, de vrais bisons broutant dans la steppe marine! Les campagnes de lutte contre l’obésité ne sont arrivées jusqu’ici.
On se regarde, on a tous le sourire. Chacun vit sa plongée à sa façon et racontera à la sortie « sa » relation privilégiée avec « son » barracuda qui l’accompagné sur une bonne distance. Un tel aura préféré voir le wobbegong se(sou) lever avec difficulté, nager péniblement quelques mètres pour se poser dans un autre trou. Un autre dira qu’il a essayé de compter le nombre de perroquets à bosse qui ont défilé en rang d’oignons … 47, il y en avait. Nous serons tous d’accord pour dire qu’il manquait une ou plusieurs mantas au tableau, que la visi n’a pas été au top…. Mais finalement… It was absolutly amazing, incroyable, sidérant, fabuleux, grandiose…. Quel réveil mes amis ! Un énorme plat de nouilles sautées, des œufs brouillés nous attendent. Hum….
Une plongée sans appareil, c’est une autre sorte de plongée, plus calme, plus contemplative, plus sereine. Pas mal, non ?
28 03 – Ambon, une ville haute en couleur
27 03 – en route vers les Molluques
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16 au 26 mars 2014: aux Raja Ampat sur l’Ambai
Du 20 au 22 03 14 – Remontée vers le Nord des Raja Ampat
23 03 – Au Nord des Raja Ampat
Du 24 au 26 03 – retour vers Sorong : le détroit de Dampier