Archives de catégorie : Journal de bord

Récits de nos voyages

Banda Neira, mélopées en la mineur

4h30 – 12h30 – 15h30 – 18h30 – 21h30 …. Ponctuel comme une horloge suisse, le chant du muezzin s’élève par-dessus les ruelles de Banda Neira. Pas besoin de montre. Une voix profonde et grave brode autour de la gamme de la mineur : la mi ii, ré mi ré mi ré do si do si do … si la sooool# … pour enfin se poser délicatement sur le la. Toujours la même tonalité. Toujours les même mots sans cesse répétés que nous n’entendons pas et, si nous n’en comprenons pas le sens, cela est sans importance (pour nous – cela va sans dire). Les notes sont ciselées, faisant penser aux arabesques de la calligraphie arabe, et si parfois le chant du muezzin peut déranger, celui de Banda Neira a une voix de stentor, ferme, assurée et presque envoutante. Quelle prouesse d’improvisation mélodique!

Banda Neira : la mosquée

Parfois, il y a des surprises. Un soir, alors que nous étions en train de diner et que l’heure de la prière était passée, une autre voix, un autre chant moins sûr, beaucoup moins juste et plus saccadé s’élève de la mosquée. Puis, une voix enfantine extraordinairement claire a poursuivi le rituel. C’était mélodieux, délicat, émouvant et nous sommes restés là, silencieux, à écouter cette mélopée qui cadrait si bien avec le paysage calme et reposant qui nous entourait. Serait-ce l’heure du radio-crochet ? Et si c’est le cas et que nous devions voter, notre choix serait immédiat. Il y a un jeune garçon qui a de l’avenir, ça c’est sûr … En tous cas comme muezzin !

15/04/14 – Sous les eaux des Banda

Avril 2014 – Voici une semaine que nous sommes à Banda Neira et, si il y a un ustensile que nous n’avons pas prévu dans nos bagages, c’est le parapluie. Même le poisson crapaud que nous trouvons au pied de notre chambre ne nous donne pas les prévisions météo!

Poisson crapaud (Banda Neira – Moluques)

Effet de l’équateur, le temps est changeant et le ciel passe en quelques minutes de bleu à noir, chargé de lourds nuages qui crèvent en des pluies torrentielles d’une force incroyable. Et cela peut durer …

Pluie équatoriale – Banda Neira (Molluques)

Apparemment, la saison sèche n’est pas encore là !

Jeux d\’enfants sous la pluie (Banda Neira – Molluques)

Cela fait la joie des enfants qui sautent en criant sous l’eau, improvisent des jeux de glissade sur l’herbe mouillée ou sur le carrelage.

Glissades sous la pluie (Banda Neira)

Dans la rue les échoppes abattent une bâche plastique en attendant que ça passe.

Quant à nous, quitte à être sous l’eau, autant y aller franchement. Nous enfilons nos blocs et rendons visite aux poissons.

Crabe d’alcionnaire (Hatta Island – Banda Sea)

Ces jours là, on met l’objectif macro et allons sur les sites « muck-dive » où, malgré un manque de luminosité, notre guide Toby n’a pas son pareil pour dénicher les « little stuff », crevettes, crabes, nudibranches et autres minuscules choses n’échappant pas à son œil exercé et acéré.

Crevette periclimenes (Ay Island – Banda Sea)
Poisson mandarin (Banda Neira – Moluques)

Nous irons plonger sur les tombants où la visibilité peut atteindre 50 m quand le soleil semblera s’installer pour quelques heures.
Là, nous nous immergerons dans « le bleu des Banda »…