Il fait chaud aujourd’hui, le temps est humide, le ciel se couvre, devient noir et, en 2 minutes il se met à pleuvoir, ce n’est qu’une simple averse tropicale (bien que nous soyons à l’équateur). Le changement de saison est perceptible, mais pour nous, cela ne change pas grand-chose, nous sommes prêts à attaquer la 2ème plongée de la journée et c’est sûr, nous allons être mouillés! La mer est calme, l’eau est claire, les premiers fonds sont prometteurs, les poissons sont au rendez-vous. Cool.
Descente tranquille récif main gauche, récif, disons-le, qui très vite se révèle découpé, plein d’anfractuosités, ce qui signifie des tas de petites niches où nous chercherons ce qui s’y cache. Au détour d’une pointe, à l’ombre du tombant, l’eau se trouble et se refroidit subitement, nous passons en quelques secondes de 30,8° à 27°. Notre guide enfile rapidement sa cagoule, juste le temps pour nous de constater que les poissons ont changé de sens : les voilà tous la tête en bas, les bancs se resserrent, se densifient, se multiplient. Il y en a de plus en plus qui, d’un seul « homme » attaquent ce qui pourrait ressembler à une chorégraphie bien orchestrée.
Deux pas à droite, et un à gauche, en avant puis en arrière, tournez la tête de face, montrez-nous votre plus beau profil, remontée de quelques mètres face au tombant et descente en piqué.
En fait, ils ne sont ni plus ni moins, tout comme nous, embarqués dans des courants changeant de direction, descendants ou ascendants. On prend une deux photos à la volée, mais filons de plus en plus vite, nous nous collons le plus près de la paroi, au loin un requin,
puis deux autres plus proches, une tortue qui remonte à la surface,
une autre qui s’avance vers nous … on inspire un bon coup afin de l’éviter et nous voilà repartis. Oups là là … ça file encore plus vite … on se croirait aux commandes d’une Formule 1 … attention à la patate de corail qui arrive, là devant nous une éponge barrique, gling gling … un napoléon sur notre droite et toujours ces nuées de fusilliers, papillons, chirurgiens.
Y’a pas grand-chose à faire, juste se laisser porter, surtout ne pas lutter, gérer nos stabs pour ne pas se laisser entrainer vers le bas, s’assurer que tout va bien pour l’autre, mettre les appareils photos à l’abri,et profiter du paysage. On entend le bruit du bateau suiveur, c’est rassurant … mais pas le temps de cogiter, on arrive à la pointe du récif, alors il faut anticiper le virage et coller au plus près de la paroi. Vlan ! surprise, on est stoppé net dans notre élan, le courant est contraire… et nous voilà reparti dans l’autre sens …. cela dure 20 bonnes minutes, bringuebalés dans tous les sens vers le haut, vers le bas, en avant ou en arrière …
Nous finirons notre « Washing machine dive » complètement rincés!