3 Decembre 2010 – Nous voilà partis pour 15 jours à bord du Temukira, direction Sorong.
Avant de rejoindre les îles des Raja-Ampat que nous avons abordées par le Sud, nous avons navigués dans la mer de Banda pendant 4 jours où nous avons plongé sur de minuscules îlots perdus en pleine mer. Plonger dans de tels endroits donne la sensation d’être des explorateurs ! Que va-t-on découvrir, comment seront les fonds, les coraux, quelle faune va-t-on rencontrer, comment sera la visibilité? Cette question on se la pose à chaque plongée, mais le fait est que ces petits cailloux sont des sites très peu fréquentés et qu’on peut ainsi espérer de trouver des coraux intacts, de l’abondante faune accrochée et de nombreux poissons….
Gunung Api Island
La première plongée sur Gunung Api a été tout simplement hallucinante ! Dans une eau limpide, sur un fond assez rocailleux et quasi désertique, évoluaient des dizaines et des dizaines de serpents. Dommage, les photos que nous avons prises au fish-eyes (une erreur dans le montage ce qui donne cet aspect « hublot ») ne rendent pas compte de cette abondance …
Certes notre guide avait parlé de serpents pendant le briefing, certes des serpents en plongée on en avait déjà vu, mais un de temps en temps qui se mouvait entre les coraux à la recherche de quoi se nourrir, apparitions furtives et rarement captées par l’appareil. Mais là, quelle quantité !
Fluides, curieux, ils passent entre nous, zigzaguent, se tordent, nous frôlent et repartent en pleine eau en changeant parfois de couleur. Tels des rubans de gymnastique artistique qui se déroulent et forment des figures, ils exécutent une sorte de danse, s’entremêlent, s’accouplent en pleine eau sous nos yeux sans se soucier de notre présence inopportune. Nous sommes bouche bée devant un tel spectacle et le resteront encore lors de la deuxième plongée.
Laissant les serpents, nous descendons dans les 40 m, les paysages changent : sur un tombant dont nous ne mesurons pas le fond, nous voyons se dresser d’immenses éponges barriques, tordues, tarabiscotées, certaines faisant plus de 3 m de diamètre…. On aurait envie de s’y plonger.
Un requin passe au loin, quelques thons sont là, les carangues sont énormes. Nous remontons tranquillement et retrouvons les serpents qui continuent leur ballet en plein eau. Surprenant !
Lucipara Island
14 h séparent Gunung Api de Lucipara. Nous avons progressé vers l’est et avancé nos montres d’une heure. Les deux îles qui émergent sont accueillantes : plage de sable blanc, palmiers …. On dirait les Maldives ! Avant même de nous mettre à l’eau, nous avons eu la surprise d’être accueillis par des colonies d’oiseaux, de frégates et de goélands, qui ont tourné autour du bateau. Peu farouches, ils sont restés sur le bateau et nous ont accompagnés jusqu’à notre point d’ancrage.
Plus encore qu’à Gunung Api, les éponges barriques sont ici gigantesques et nous pensons à Kaka-Bia, un îlot dans la mer de Florès où nous avions plongé en 2009.
La faune accrochée est splendide, les coraux mous intacts, et les gorgones de toutes couleurs sont immenses.
On joue à cache-cache derrières ces éventails marins, et, la lumière et les sujets s’y prêtant, on essaye d’appliquer les conseils prodigués par Claude durant notre stage photo : prise de la lumière dans le bleu, réglage du flash sur le premier plan, jouer sur la profondeur de champ …
Mais, le courant n’a pas dit son dernier mot, il nous déstabilise et nous entraîne un peu plus loin … La visibilité est excellente, on est attiré par ce bleu profond, mais nous n’irons pas au-delà de 45m.
Ce jour là, nous avons croisé 2 tortues dont une minuscule qui dormait dans un recoin, des gros thons, nous avons joué dans un banc de carangues géantes, n’avons pas vu le requin marteau qui fit une brève apparition devant d’autres plongeurs, aperçu un poulpe qui s’est faufilé rapidement dans un trou dès que nous sommes arrivés, avons snobé un napoléon qui se profilait au loin. Banal quoi!