Lorsqu’un « liveaboard » (bateau de croisière plongée) s’approche d’une île habitée, il est d’usage que le capitaine ainsi que le boat director aillent se présenter au chef du village pour demander l’autorisation de s’amarrer et d’effectuer des plongées, ce en quoi ils offrent de l’argent et quelques cadeaux. Cela permet aussi des échanges avec les habitants, d’acheter du poisson frais, d’apporter des médicaments en cas de besoin (nous avons eu le cas d’un homme qui venait de se faire mordre par un crocodile et qui avait besoin d’antibiotiques – voire plus !). Si certaines compagnies font fi de cette coutume, l’Ambaï respectent ces règles d’usage qui permettent d’entretenir de bonnes relations avec les « locaux ».
Au village d’Abiadang, le chef du village a tenu à nous remercier de notre présence en nous invitant à une cérémonie d’accueil. Dès l’invitation lancée, les tambours ont commencé à résonner afin de prévenir les habitants.
A 17 h tapantes, nous mettions pied à terre, et c’est, accompagnés par les enfants que nous sommes arrivés sur la place du village où un spectacle étonnant nous attendait.
Là, se déroulait une danse rituelle où hommes et femmes se déplaçaient en rond en chantant accompagnés par des percussions : les femmes devant, les hommes derrière et entre eux, le patriarche du village qui, marchant avec sa canne, relançait les mélopées.
Tous étaient habillés en costumes traditionnels, sarong pour les hommes et ikats ornés de cauries pour les femmes, ainsi que longues écharpes.
Si la coiffe du chef du village ornée de plumes était étonnante, celles des femmes, savamment travaillées, étaient impressionnantes et magnifiques.
Une fois le rituel achevé, il nous a été demandé de nous joindre à eux et de les accompagner pour un nouveau tour de piste … ce que certains firent, avec le sérieux et le respect que ce cérémonial inspirait. On s’est sentis un peu ridicules, mais c’était une façon d’honorer leur tradition.
Nous étions émus, certains d’assister à un moment fort et authentique. Enfin, pendant que les enfants nous offraient à leur tour une série de chants chorals, il nous a été offert le soufi (l’alcool local) et c’est un peu étourdis par tout ça que nous avons regagné le bateau.
Merci, merci ….
Passionnant…Vous me faites penser aux ethnologues de la première moitié du 20ème siècle: Margaret Mead, Marcel Mausss, Marcel Griaule … etc…. Bravo encore, tant pour la démarche éthique et respectueuse que pour la qualité du reportage.